Souffle 1 et 2

la montagne les cerne

elle s’arrime au bras du musicien

l’étoffe grince

je suis épuisée mon amour 

il serre sa main chargée de bagues pour lui dire qu’il la suit

ils nous oublieront dit-il ne pleure pas 

ton cœur musette a trop chanté

toi et moi où étions-nous passés

arrêtons tout mon amie 

je mesure nos peines dit-elle 

en poussant la neige du bout du pied 

il nous faudrait autre chose à chanter

ces montagnes sont l’enfance aux abîmes

allons à la mer pour avoir un horizon

Souffle 2

ils apprennent à remarcher côte à côte

esquissant de minuscules étapes

 ils se perdent en janvier dans les criques du pays bleu

où le soleil les console des courtes nuits d’antan

les je t’aime refleurissent 

dans les mimosas où ils s’enfouissent

la poudre rajeunit leurs cheveux

essaime sur leur peau ce sont deux étoiles vives

elle sourit de leurs affaires passées 

avoue que chanter n’était pas son destin 

ni se vendre

il laisse filer le silence

 frémit dans février en fleur

 il espère dans les routes qui mènent loin