l’énigmatique

ce qui frémit ici

fait vibrer l’air vide

sans autre présence que les arbres

la cité les monts et les rues

j’interroge alors l’azur 

pour savoir si le temps qu’il fait 

cultive comme moi ton absence 

avec ses ris de soleil fruités 

l’impensable transparence du bleu 

les gouttes qui humides étincelles 

tombent des branches une à une 

comme si tu étais encore 

comme si tu pouvais revenir 

sur un signe de toi seule connu 

le  temps a balbutié

 c ‘était il y a des lustres

 ta voix dans nos confins 

prenait en charge morts et vifs

  • incroyable quand j’y pense –

tu es demeurée plutôt floue 

j’ai perdu ton sourire 

reste le souvenir de tes paroles

 noyées dans l’encens de la nef

où je crus t’entendre pour la première fois

les bleus du passant

pour entrer dans la foule

il va falloir franchir bien des obstacles

car poser le pied dans ce monde

nécessite d’avoir quelque égard

envers la terre la mer et les étoiles

ce que personne ne fait plus

depuis bien longtemps

sauf peut-être certain passant

qui

en retrait un peu

s’interroge sur

le meuble de la terre

l ‘ivresse du ressac

le mutisme du ciel

mais ahuri par le bruit des boulevards

– ermite dans la presse-

il finit toujours par renoncer

puis se bouchant les oreilles

se fait bousculer

plus tard 

une fois devant son miroir

il lira le reflet

de ses bleus à l’âme

sur sa peau