le lac rêvé

j’attends pied léger le retour des éclats
lumière et rires sonnettes des vélos
battement sec des shirts sous la peau ventilée
et la mémoire des amours il était une fois
mon lac est un songe pour la saison du jeune âge
quand les bourgeons bricolent et que les paumes
se cherchent dans le vide

le désir ne cesse pas et j’avance écrivant
mots et rêves se mêlent la mine s’enfonce au papier
et le pas au chemin boue et chants d’oiseaux
la joie de patauger entre deux âges
entre deux strophes quelque chose manque
des voix lointaines répercutent mon prénom
sans doute regret du lac

âgé j’entends les appels du désir demeuré désir
j’ai rêvé mille fois de marcher sur un lac argenté
ce songe a fait long feu
il aurait fallu plonger le corps entier puis nager
et j’aurais pu sentir sur ma peau la joie
de vivre et de risquer aux vagues tièdes
la mélodie du présent