l’atelier (2)

si l’ombre presse
contre les manteaux pendus dans l’entrée
leurs pans ne noircissent plus ma mémoire
les ombres s’évaporent sur la place
(où vont-elles)
et dans le silence
j’en viens à goûter ma joie du présent
être vif être ici
les morts peuvent exiger leur part
le ciel même
tout est bien
c’est fini
l’écriture égale
creuse sa présence dans les pièces
artisanal l’atelier se fait ferme
de vieilles histoires sortent des poches
se dissolvent dans le froid de janvier
et les querelles qui nous avaient tenus
frétillants et hameçonnés
au temps des jeunes croyances
semblent fusées dans le ciel de minuit
l’andante de mes pas défaits de zèle
m’en est témoin
mon sang ou l’horizon c’est la même tièdeur
le plancher craque sous mes pieds nus
approbation du chêne et des solives
dans la maison des neiges au soleil tout sourire