l’atelier (1)

plus précis que l’horloge
les passereaux du matin
font reclaquer les brindilles
au froid du carreau
ils m’extraient du rêve de l’aube
je plonge dans le temps
le café passe et ma vie
le corps sait les gestes
mon esprit l’aventure du jour
je pèse au vide du temps non encore vécu
l’affaire de vivre écrivant
il faudra émonder ici éclairer là

la pluie parfois s’y met
piquetis contre la vitre
danse aux flaques de la placette où
mazurka des gouttes
le mélancolique noir et blanc joue sa partie
ça y est c’est l’enfance qui revient
je pose ma main sur la poignée de la porte
je m’assure distraitement qu’un aïeul n’a pas sonné
(fantômes et écriture s’ébattent en même lieu)
et dans le miroir de l’entrée
où la lumière croît
je songe des ressemblances que j’estimais improbables