joie d’automne

une manière de rayon tiède

creuse sa trace contre les nuages groupés

le coeur un moment s’ouvre

à la joie d’octobre

ses menaces s’aménagent en lumière

la suite des jours dit bon débarras

je jette les fleurs sèches

puis avec elles rêveries et papiers

dépassés par le flot tout rétréci des jours

j’ouvre alors la candeur de l’âtre qui rougit

arrosant le tapis et mes mains

d’un trop plein de chaleur folle

joli soleil de bois

lumière orangée

qui insiste vers l’arrière

mord sur l’août noir

croque les noix de septembre

les étincelles débordent ainsi en éclats vifs et noirs de feu

sortes de secondes explosives du moment

pointes subtiles et brutales

dans la pièce où les bûches résonnent

je me perds en cet instant qui s’immobilise

dans l’éternité

novembre son deuil et ses aigreurs sombres peuvent bien passer

je songe combien l’enfance sera tendre

à l’orée de décembre

8 réflexions sur « joie d’automne »

  1. Je pense à cette chanson de Brassens L’auvergnat en lisant votre poème. Un feu qui se partage comme le pain contre la nuit, la solitude, la peur.
    J’imagine nos ancêtres réunis autour d’un feu dans ces grottes qui étaient leurs refuges ET ces dessins sur les parois à l’aide d’os brûlé, de suie.
    C’était hier..

  2. Une alliance entre des fragments… Oui, c’est aussi cela écrire. Ça fait route.

    1. D’où tenez vous “écrire. ça fait route”?
      l’expression m’impressionne. A chaque fois que j’écris j’ai l’impression d’avancer sur un chemin. Je ne sais ce que je vais écrire mais je sais que ce sera une avance sur un chemin.
      Merci.

  3. Partir ne pas rester, c’est affronter le temps, l’inconnu. Un écart retrouvé. Remonter le temps. Se rappeler ce qu’on n’a pas connu.

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