histoire de sourires

que sont les sourires devenus

qui m’avaient allégé l’écoulement des ans

j’ai beau ratisser ma mémoire

je les vois miroiter au loin et c’est tout

puis impromptu au détour d’un air

mélodie enrouée

en voici un qui redouble

ce jour canicule

il vibre mirage sur la fontaine

où je m’en viens mains en creux 

pour une lampée de glace féroce

solide confrontation 

où je souris sur l’eau 

on n’est jamais si bien servi que par son reflet

et l’envie d’un autre et le vent qui vient 

porte qui bat que j’ouvre

les sourires à venir s’avancent 

les promises les rencontres belles

un ruisseau de visages

des cascades de mercis du bout des doigts

la vie la vie du jour

infini d’élégances sous les pas

et ces lèvres aux charmilles

où des jardins bourdonnent 

de chants de voix

saluts perpétuels des vivants d’aujourd’hui

3 réflexions sur « histoire de sourires »

  1. En mémoire, bien sûr, Rutebeuf. Puis un sourire nous entraîne vers une autre histoire, celle du poète qui séjourne ici dans une île, son île.
    De Rutebeuf, le début d’une balade :
    “Que sont mes amis devenus
    Que j’avais de si près tenus
    Et tant aimés
    Ils ont été trop clairsemés
    Je crois le vent les a ôtés
    L’amour est morte
    Ce sont amis que vent me porte
    Et il ventait devant ma porte
    Les emporta…”
    Et ici que lit-on ?
    Amis non emportés mais tant éloignés qu’un mirage les rend accessibles seulement par la mémoire. Une soif d’amitié donne chemin vers l’eau fraîche. D’abord un reflet puis l’autre. Désir de nouvelles rencontres qui fonderont la joie, une joie nouvelle pour que la solitude et le poids des ans se brisent.

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