Heureux temps

derrière la misère d’être

si l’on reprend le flot

de la source à l’estuaire

où l’on se perd dans l’océan de l’âge

j’entends ma vie

et il m’apparaît que 

les dieux n’ayant jamais été

nous sommes au vent de la joie

engendrée sur l’instant

et bien sûr rien d’autre 

rien d’autre

les anciens pièges à mouches à jamais devenus dérisoires

(religions et marchés)

notre aventure s’ouvre

des milliards poussent à la roue

je bascule tu me bouscules

oublieux de l’ancien

nous allons au boulevard

gorgés de nostalgie

alors qu’à tout prendre ce printemps

exceptionnel et vif et joyeux

caracole sur les sommets

de la présence au monde

contre les dévastations d’avant

et d’aujourd’hui encore 

nous étions engoncés

qu’on nous laisse être enfin neufs

2 réflexions sur « Heureux temps »

  1. Dans “Les Hautes Terres du Sertalejo”, André Breton écrit : “Il y a un allègement pour le cœur qui s’abandonne au pur voyage, et pour l’âme en migration, ne fut-ce que pour une saison brève, loin des maisons des hommes, un évènement d’ailes, une fraîcheur de résurrection.”
    Puisse votre rêve d’écriture rendre la terre habitable

    1. “Puisse votre rêve d’écriture rendre la terre habitable”
      Tel est votre souhait. C’est une très belle formule qui résume finalement bien les efforts innombrables qui se font partout pour tenter de s’approcher du beau.
      Ils sont combien: des millions dirais-je.

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