vers le soir

engoncés dans leurs nids

les petits piaulent en poussières vite éteintes

le grandiose voile de nuit s’impose

jusqu’au bord des feuilles 

mais en prêtant l’oreille

immobile 

je perçois derrière mes battements de coeur 

un frottement d’aile contre les lacis

de leur maison provisoire

un oiseau cherche encore sa place

serre ses plumes

comme on se vêt d’une petite laine 

lui qui tout le jour

petit athlète des brises

affronta les vertiges du vent 

voilà que son repos est encore en suspend

ah je crois que ça y est

plus rien ne froisse ni ne bouge

reste alors miracle 

l’extase des étoiles sans lune 

les pépites vont rôder autour de polaris 

imperceptiblement

dessinant nos destins

ou ce qui en tient lieu

coups d’épingles dans le tissu de ma vie

une lumière intérieure enfin m’apaise 

sans le savoir 

hypnos m’en est témoin

et mes paupières papillons

j’attendais ce moment depuis l’aube