Un voeu

elle avait des bagues

des perles à l’oreille

le fard qui protège

une robe de lin gris

c’est folie de porter pareille robe dit-il

la glace mordra ta peau

elle avait le regard sûr

serra doucement sa main glissée

peu m’importe le vent dans l’air froid

parlons de l’an neuf

dit-elle et des voeux

ce fut ainsi qu’ils gravirent le mont

solitude des arbres presque morts

on entend un orgue lointain

dialoguant avec les tourterelles

elle pointe alors son doigt vers le soleil mangé des brumes

aime le jour comme il rallonge

déclame-t-elle donne donne donne

(il reconnut soudain en elle la fluide inspiration)

laissons glisser au présent nos regards vers le vallon

sur la bruyère où la parole se fige

un court instant dans l’écriture

il forma le voeu de la garder à ses côtés

toute l’année et même au-delà