Mozart vu par Pascal Quignard

“Mozart composait au lit. Il travaillait dès le réveil, dans le silence du matin jusqu’à dix ou onze heures. Après, il se levait, sa journée était faite, il s’apprêtait, il se frisait, il se poudrait. Sa femme Constance étant encore à dormir, il lui laissait un mot: ”Je souhaite que tu aies bien dormi, ma chérie. Prends garde de ne point prendre froid. Évite toute occasion de chagrin au  cours de la journée. Je serai à souper auprès de toi à 9 heures. Je ne vois rien de si doux que ta joue.””

( P. Quignard ”l’homme aux trois lettres” ed. Grasset  p.116 )

Prodigieux érudit, Pascal Quignard est aussi un styliste hors pair. Sans doute l’écrivain le plus cultivé de France, il sait varier les approches comme on le voit ici, mêlant l’anecdote à la profonde connaissance des génies du passé. Je ne cesse de le lire et de le relire; il est un enrichissement permanent pour notre plus grand plaisir. Il paraît tant de livres que nous ne mesurons pas la chance d’avoir Pascal Quignard bien vivant, écrivant, parmi nous.