l’ouest

les toits de chez nous
chantent à tue-tête
sous l’éclat fracassant
des inlassables vents d’ouest
machinerie furieuse souvent
qui porte les mouettes
et les crachins salés
jusqu’à nous
avec pour tout chant cette rumeur
de feuilles froissées
ce ressac qu’on perçoit aux cimes
souvenir de la mer
bouleaux pressés de rires
qui se frottent là-haut
bataille comique d’épées de bois
branches en partance
vers les nuages très loin

le chemin de forêt
fut animé de nos corps
marcher alors n’était pas rien
témoins de l’ouest éternel
vigoureux et plaintif
nous avons cru à tout
amour enfants égalité couchant
à l’air libre des balades aussi
et autres croyances superbes
joyeusetés du pataugeage
ce je t’aime des sentiers embusqués
cheminant aux sylves d’autrefois
nature folle nivelée sous les pas