le jour de l’an

après la nuit
le jour jaloux
de son large sourcil borgne
monte son aube
un hautbois lent affûte ses notes sur les blés promis au printemps
les suraigus du gel crèvent l’espace
ce qui naît c’est Jésus c’est le jour
décembre s’effrite
on danse quelque part la bascule inverse des nuits
et la joie des pas et les églises gelées
font la froidure piquante
des vapeurs révèlent des haleines qui rient sous cape
un brouhaha bouscule les avenues
l’orchestre massif en veux-tu en voilà balance les marchandises
ce qui grandit c’est émeraude espérance
les coutures de la peau craquent chaque seconde
donne-moi ta main
tu seras mon petit
et la voix chante comme on vocalise
c’est franc de la consonne
donne-moi ta vie
donne-moi ton temps
aimer c’est s’appartenir toute l’année
trois cent soixante cinq jours
pas un de moins