l’existence

l’année s’épuisant
comme les jours redevenaient respirables
il reprit ses lents pas rêvés
et la joie élargie du jour
battit soudain dans sa poitrine
il lui sembla qu’aux horizons là derrière
après un automne de lutte contre le crachin
il allait peut-être enfin la croiser
avec son panier d’épilobes
de sainfoin et de fleurs graves
il voulait la remercier de l’avoir soutenu
contre la barque au sillage mauve

il allait certes cèder à l’hiver
il attendrait patient la belle étreinte
qui l’enlacerait de ses bras neufs
bercerait son corps debout
redressant ses épaules

il croisa des marcheurs acharnés du kilomètre
il les fit sourire avec son adagio de célibataire
mais lui seul au bord du chemin

  • tranquille assurance de celui qui aime la vie –
    entendit trois mois plus tard l’approche parfumée de la belle existence