des pattes de chat sur le gazon
je crois m’éveillent
le velours brisé des notes
pour piano seul
disent un chagrin insurmontable
ni dieu ni diable
ne peuvent aider en pleine nuit
à accepter son sort de dormeur qui ouvre les yeux
face au surgissement de la ruée des enfances
lointaines si lointaines
la Pologne autant dire le pôle nord
le piano y reconduira certes
il y aura la rosée des notes touchées
mais avant je me demande comment
Frédéric a su dire la joie la danse
puis les nuits de Mazurie
l’abandon de la joie
mon dieu quand je pense aux nocturnes
je vois bien que la peau frémit du trop loin
et l’amour fusion qu’on recevait là-bas
à profusion
et qui ne revient pas
la pédale sollicite la durée
mais c’est du futur brut qui est vécu au présent
et la mine soyeuse des mélodies sème ses je t’aime
rien ne reviendra vif de Varsovie
tu seras en colère il faut bien vivre
les nocturnes eux ne chantent qu’une nuit nue
noueuse qui serre les poumons
au risque d’épuiser très jeune
la source grave de Frédéric Chopin