l’après mai

lorsque la fenaison s’avance 

au coeur des piquetis enchantés 

qui font de mai l’exception pour les yeux 

les herbes dansent une dernière fois en robe lentes

leurs grâces s’inclinent sous les roues

des grillons cachés craquent en syncopes

dans le juillet des chaumes menacés

puis les sillons finissent par accueillir goulûment

sous la terre neuve que l’acier dévore 

les restes rasés des miracles engloutis

3 réflexions sur « l’après mai »

  1. Piquetis enchantés… C’est à la fois un tableau impressionniste ( je pense au champ de coquelicots de Monet) mais aussi ce souvenir léger en traversant herbes et blés de ces griffures contre les mollets.
    C’est plein de sensations très justes. Le corps se rappelle.
    Et grand choc de la moissonneuse qui coupe et broie blés et nids, insectes aussi.
    Mais le grain viendra, blond, lourd, bonheur dans la paume et pain à venir.
    Puis le soc ouvrant la terre grasse pour y enfouir la part d’espérance pour les lendemains.
    Dans le meilleur des cas… car là-bas sécheresse et le grain meurt, guerre et le champ est ravagé.
    Mais revenons par la grâce de ce poème à ce moment de bonheur où les herbes dansent, ou les grillons chantent ou les oiseaux couvent sous un ciel de paille.

    1. La guerre couve. On s’est toujours battu pour le blé. D’où l’association avec l’argent; Oui, c’est exactement l’effet voulu : un petit poème pour dire la grande histoire du blé des chaumes et du soc final.

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