la source

ce que j’entends
c’est ce lieu unique
où je ne fus jamais avec mon pas sonore
c’est un coin enfoncé
entre palpitation et impalpable
où s’écoulent les bons les mauvais mots
je le retrouve dans mon crâne
le monde réel n’y peut fourrager
j’y écris je n’y vis pas
il me semble que le monde peut crouler
sous le glacis des siècles
je relèverai les ruines
et j’inventerai à partir de lui
un souple monde
seconde nature
miroir de bric et de broc
volutes qui vont vers le chant

ce que j’entends est une source secrète
je n’en sais guère davantage
il y pleut sur la craie
et les cris de juillet ont de grises verdeurs
là dorment les syllabes
paroles que j’éveille de la main
chance azurée souvent
où mon corps se retrouve au présent
c’est la joie
c’est peu
c’est beaucoup