la chandeleur

l’éveil des oiseaux
se suscite sous la glace des flaques
au lieu de creuser le silence
leurs étincelles piquent
sur le velours des tourterelles
fond lancinant basse obstinée
main gauche du ciel qui s’ouvre

la peau elle-même se fera pèche
mais elle a hâte de croustiller
sous le hâle du soleil bienveillant
les avant-bras se troussent
joyeux énergiques hâbleurs
tandis qu’aux decolletés
les hardiesses font des heureux

la lumière charge le nuancier
aux palettes des amateurs
qui pinceau à la main
s’impatientent de mettre au net
les exubérances flatteuses
des halliers en folie
où les verts croulent de partout

tu exagères s’exclame
alors la chandeleur
foin des exaltations
oui février a sa fièvre secrète
mais les crèpes sont lunes de neige
et à vouloir presser le temps
il pourrait te pousser dans la nuit déclinante