hirondelles d’août

leurs ailes s’élancent en un ballet funèbre

l’air de rien 

elles piquent tête en avant ce bleu fou qui les nargue 

accélèrent les courses 

s’appellent de partout du bout de leurs chants coincés

s’essaient aux obstacles 

font semblant de se heurter

puis bifurquent 

au dernier moment leurs pattes se frôlent 

duels pointus 

où les becs bravaches et concentrés

se font face

puis se dérobent encore et encore

funambules du même câble

les voilà qui jouent les belles indifférentes 

posées sur le fil 

côte à côte elles se serrent 

avant le grand voyage 

elles apaisent leur petit coeur 

déplient leurs ailes 

puis les replient pour se rassurer 

elles oublient la saison chaude

je crois qu’elles se maquillent en pépiant

camouflent et fouillent sous leurs ailes

quelque secret brumeux

elles revivent les émois de l’an traversé

dans la joie du ciel 

que l’aube d’août rafraîchit 

elles ignorent comme nous

les raisons du grand départ 

le vol le vide la vie la voie 

et personne ne peut dire

leur pourquoi

2 réflexions sur « hirondelles d’août »

  1. Oui ni rose ni hirondelle n’ont de pourquoi, c’est leur cri et le ciel ne s’ouvre qu’avec leur suave connivence. Belle soirée ami.

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