habiller le silence

habiller le silence 

reste aussi à l’habiter 

de son corps quand tout se tait

sauf le souffle du vent 

qui semble pousser les nuages

vitesse traversée de folie 

on dirait le temps qui passe

qui pousse vers l’inconnu 

trop connu 

la vie fait résonner ses basses

je crois que je respire

asthme d’enfant lointain

puis tout soudain même le vent 

cesse ses tours ahurissants

alors le silence s’installe

prend toute la place 

et voilà que du coin de l’esprit

alors que j’éprouvais la vacuité

ce que je redoute le plus

un ris un sourire minuscule

pointe sa musique allegro

c’est très lointain d’abord

laisse la monter me dis-je

à petits pas à petits bruits

les notes s’inscrivent mine de rien

elles tendent la main

avec leurs croches régulières

chacune s’armant d’une autre basse

des douceurs se poussent

s’épousent joyeuses

finissent par s’aimer fermement

et jouent longtemps

les élégantes

au coeur du silence