février

fouettés de vent 

les jours avancent de hardis museaux 

la glèbe de ce mois s’apprête 

elle écoute les nuits noires 

guette le qui vive

qui prépare les envols 

blés et perdreaux dévaleront les collines

cela se sent 

ce temps est le sourire crispé qui précède l’effort 

il y eut des gels 

ils se cachent un peu 

mais dès l’aurore

la lumière neuve allonge le pas 

quelque chose se passe

quelque chose est en train

avant tout

février est avant tout 

il rumine son attente

la beauté s’apprête

au miroir des ciels crème

saison en gésine où dénudées 

les branches content les vieilles batailles

gloires vaines amours décolorées 

et ta main qui jette au feu 

les branches tombées jadis 

au combat contre le vent 

champ d’honneur pour arbre mort 

joie du feu qui éclaire tes yeux 

et rejoue la chaleur de nos embrasements