équinoxe de septembre V

la fabrique des jours

a construit ses abris provisoires 

l’écureuil travaille dans le tronc qu’il creuse 

on s’entraide

tandis que les propos grinçants des corbeaux nous bousculent  

vers l’obscur

la parole de septembre 

dans la suite fluide des mois 

est si puissante avec sa lumière d’équilibre

que sa splendeur ocrée

mord partout vers l’avant 

au devant de nous

le bleu du ciel n’est pas de trop

mais l’eau manque

des pluies permettraient de respirer

il y aurait par avance 

la croissance vermeille des soirées

et les yeux qui s’ouvrent en douceur au petit jour

sur le chemin d’aventure 

je vois la main du vieil homme 

crispée sur la canne brune 

empruntée aux hêtres centenaires

elle désigne en tremblant

là-bas le château fort en ruines 

où l’on a vécu des siècles sans jamais ciller

jusqu’au jour hélas des bombes 

or il fait trop sec désormais 

je réclame l’insolente rémanence des sources

sa musique manque à nos pas

j’ai toujours aimé l’eau douce des fontaines

elles ont besoin de notre hommage

ah que revienne l’hiver noir aux toits blancs

et ce froid qui justifie l’affairement du maçon

nous aurons des abris

des pierres des mots

et surtout le flot jaillissant inépuisable

qui va chantant que tout continue

2 réflexions sur « équinoxe de septembre V »

  1. Cet équinoxe de septembre est une bonne cuvée.
    Par ailleurs je relis quelques pages de Jean-Pierre Lemaire (Le pays derrière les larmes (Poèmes choisis))

Les commentaires sont fermés.