la fabrique des jours
a construit ses abris provisoires
l’écureuil travaille dans le tronc qu’il creuse
on s’entraide
tandis que les propos grinçants des corbeaux nous bousculent
vers l’obscur
la parole de septembre
dans la suite fluide des mois
est si puissante avec sa lumière d’équilibre
que sa splendeur ocrée
mord partout vers l’avant
au devant de nous
le bleu du ciel n’est pas de trop
mais l’eau manque
des pluies permettraient de respirer
il y aurait par avance
la croissance vermeille des soirées
et les yeux qui s’ouvrent en douceur au petit jour
sur le chemin d’aventure
je vois la main du vieil homme
crispée sur la canne brune
empruntée aux hêtres centenaires
elle désigne en tremblant
là-bas le château fort en ruines
où l’on a vécu des siècles sans jamais ciller
jusqu’au jour hélas des bombes
or il fait trop sec désormais
je réclame l’insolente rémanence des sources
sa musique manque à nos pas
j’ai toujours aimé l’eau douce des fontaines
elles ont besoin de notre hommage
ah que revienne l’hiver noir aux toits blancs
et ce froid qui justifie l’affairement du maçon
nous aurons des abris
des pierres des mots
et surtout le flot jaillissant inépuisable
qui va chantant que tout continue
Cet équinoxe de septembre est une bonne cuvée.
Par ailleurs je relis quelques pages de Jean-Pierre Lemaire (Le pays derrière les larmes (Poèmes choisis))
merci pour la bonne cuvée. C’est le temps qui est beau, il incite au pas devant.