corbeaux

(Il y a plus de dix ans maintenant j’ai emprunté la figure de l’ange pour représenter la vie de l’esprit. )

face à l’affaire d’avril croissant
où l’ange dépêche ses ordres
les corbeaux flanchent
deuil sous les ailes
la ruée des myosotis les déloge
les prés bleus sont des miroirs affreux
ils fuient

harcelés des pépiements divers
on les voit basculer vers le nord
ils se cachent
et sous la neige des fruitiers béats
déchirant des écorces
ils se murmurent à l’ombre
des vengeances glacées

4 réflexions sur « corbeaux »

  1. Nous voici à nouveau dans le ciel habitable des mots.
    Cette douce folie du printemps qui joue de tous ses bleus et de ses neiges en fleurs pour chasser au loin les plumes sombres des mauvais jours.
    Oui, soif de lumière de soleil. Comme j’aime les près bleus sous la ruée des myosotis ! Les bourgeons tout poisseux surgissant de leur sommeil d’hiver.
    Une douce folie. Du vent doux. De la poésie.

    1. De la poésie: je vais publier un poème par jour promis. Les quelques lecteurs et moi-même en ont besoin, je le vois bien, je le sens bien.
      Il faut chanter dans la nuit.

  2. Les “vengeances glacées” de l’Histoire dans les vergers de l’enfance, de l’espérance.
    Puissent les anges en fureur foudroyer les tyrans sanguinaires. Puisse le gel ne pas anéantir les promesses de fruit.

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