cathédrale

les pierres empilées

foncent vers le plus chaud 

on peut dire dieu si l’on veut 

toute parole est bonne si elle rassure 

et la cathédrale est du feu pour le fragile 

le petit homme(moi) invente des flèches 

tours nefs sourires boeufs maternants 

il lui faut des rouges lances aiguisées 

obliques et loyales 

qui nous font un seul chant 

tandis que les ombres simulent la sûreté 

je voudrais tant que l’on revienne 

en cathédrale où tout se tient 

les vivants seraient liés par le bonheur 

comme les vers d’une élégie 

où les mots s’entremêlent longtemps en mémoire 

de manière à faire des miracles

une cathédrale de feu bien sûr 

l’ardeur fiévreuse des bâtisseurs 

je l’entends je l’entends 

et mes mains les mêmes mains 

s’essaient à l’hommage chanté 

pour se rassurer des poisons du printemps 

je vois bien que les flammèches 

minaudent au regard des couchants 

qui faisaient les rosaces 

la gigantesque maison verticale où méditer 

sidère toujours les vivants 

mais ce sont les géants qui hélas font défaut 

au pied du parvis stupéfiant 

où les regrets empressés 

s’effilochent en tourisme rapide