brusqueries

la brise porte en son souffle tout un monde

de branches frémissantes

qui aspirent hors sol

le juin limpide

on entend les étoiles du jasmin qui se frôlent

au cru des tiges

une enfant siffle au coin de la rue

l’histoire d’une amour mélancolique

et d’un qui n’en peut mais de vivre

puis le solstice des angoisses

se dissout bientôt au noir des frondaisons 

le vent léger expire une joie de rêve

ça y est ça y est

il se passe quelque chose

la brise redouble son fouet

les nuées d’ouest affluent

la pluie s’effondre

le jardin à peine sec

réinterroge ses racines

tout est bien tout est beau

miracle

les miroirs d’azur soudain écartent les blancs frissons

les troënes frottent leurs tiges au soleil 

un poivre amer et pur

monte en poussières mouillées

longtemps l’aventure d’être sera cet unique parfum 

paradis des pavillons de chez nous

calés contre de gris et bleus bosquets engazonnés