Alban Nikolai Herbst: Misère de la musique (6/9)

On tendit des bâches. Des haut-parleurs, onze en tout, furent dressés en demi-cercle face au bâtiment. Toujours plus nombreux, les reporters accoururent vers la place. La voiture émettrice s’approcha, on déroula des câbles lourds. Une équipe de techniciens les brancha rapidement. D’autres émetteurs de télévision furent dressés. Hors de lui, Hebbel ne cessait d’aller et venir à grandes enjambées.
– Ce type est dingue ! Ce type est complètement dingue! Quelle merde !
Michels s’était replié dans sa voiture de service. Le jeune homme, épuisé, dormait sur le siège du passager. La pluie tambourinait sur le toit de la voiture. Des tourbillons s’élevaient. Toute la place criait. Puis, tout à coup, il n’y eut plus qu’un murmure. Comme un silence.