Une Faiblesse

merci dit la femme aux paupières papillon
ticket d’adieu à la main
je suis hors boutique
et retrouve à l’asphalte l’apocalypse des âcretés carburées
tenant le pantalon payé au bout du bras
j’anticipe l’usure et les mille plis
puis les soleils et les pluies
tout se débine soudain
ce dépit ce dépit
le sac de plastique danse son sarcasme
je dois arracher ma présence à la foule
ils sont tous là
obstacles rêches odeurs fortes appels parapluies semelles
et moi et mon petit pincement d’aimer
à peine apaisé
(désir de forêt)
voix fuguées des passants aux cent pas
ils vivent mieux
dans leurs fièvres complices
éblouissements
monte d’eux un secret dont je ne sais rien
dont je rêve
empruntant la bordure du trottoir
en équilibre
sur la rive du caniveau ressuyé
ma cheville dévisse aux pavés
choc des malléoles
panique qui me crie que rien
rien ne va

au réveil
chuchotis de paroles salivées
à deux doigts des tympans
je crois que je gis au-dessous des choquantes sirènes
cahots du brancard