une écharpe

quand je peine égaré à respirer

au désert populeux

errant invisible au marché de la rue

soudain un visage neuf

allumant une douceur de prairie

(sa joue est colline)

le regard vert aspire les rayons

l’azur suit

et c’est un bonjour qui me surprend

aventure d’être

je reconnais que sa beauté sel de mer

a une voix

je songe que je voudrais être sur l’océan

elle serre son écharpe

et le geste et le tissu m’emportent par surprise

nuage vif

me voilà saisi par le souffle limpide

un rêve s’avance

je le creuse et continue à parler

du soleil réel

tandis que le voilier s’enfuit là-bas

je suis à la proue

je parle encore longtemps salades radis

carottes poireaux 

les éventaires courbes chargés de leur poids terreux

résistent un peu 

mais je suis loin envolé aux îles tendues

de sable roux

tout cela à cause d’une écharpe d’une belle

où j’ai lu une voile