seuil

seuil 

le poivre d’orient 

revient en juin 

par troènes interposés 

c’est un nouveau seuil 

pure présence mélodieuse

ça craque au jardin 

narcisses et lilas gorgés d’eau 

rouillent désormais 

nostalgie des mois exsangues

et l’enfance avec l’ouest 

jouent leur petit retour 

moquerie des semaines 

dévidées du bout des doigts 

quand cueillir était doux

et respirer si élégant 

il va falloir 

adossé au printemps 

entrer dans l’âge 

où faire face est la règle 

nulle dérobade jamais 

au fond du bois 

c’est au soleil cru 

que se jouent les jours 

oui la mer lave les peines 

mais c’est au ressac de l’août

que se compteront les rides

et entorses anciennes 

la noirceur qui s’annonce 

au vrai fond des feuilles

fait des troènes amers

les avant-coureurs

du pays éloigné 

où je vais mélodisant 

Une réflexion sur « seuil »

Les commentaires sont fermés.