placette

mes paupières s’alourdissent tranquilles
les trains de Paris resifflent
dans les nuées rampantes
qui s’accrochent aux prêles aux bruyères
nostalgie aux épaules
je glane les plumes des rapaces
et les dépose près de la lampe
où elles luisent longtemps
jusqu’à ce que la poussière de novembre
les enduise de la neige des jours
mais ce n’est pas demain
octobre m’ouvre encore les pupilles
il fait joie dans les roses froides
et je m’émerveille que ça tienne
comme mes joues ton amour et la vie
je note la raideur un peu des gazons
les ris amusés des soleils au rideau
et les parfums forts des terres délivrées des récoltes
on dirait un désert
or ce sont cent richesses
entassées dans les granges

sous mes pas encore verts
les feuilles tardent à tomber
je les attends debout sur la placette
plein vent