pénombre

le rêveur a raison de goûter la pénombre 

certaines fleurs approuvent ce penchant

où dans sa solitude on refuse la déchirure

qui vient  de l’autre et de sa voix claire 

alors que le sombre silence  – à condition de l’affronter – 

a toutes les vertus de l’ombre hospitalière

ainsi le promeneur passant sous les hêtraies fraîches

ralentit le pas

il n’est plus pressé comme il le croyait

il écoute les flèches du soleil

qui se perchent aux cimes 

et percent sans dommage les ramures serrées 

douceur de la lumière tiède

dont le marcheur tout heureux fait son profit

mais c’est la même joie aux intérieurs clos

où l’on replie les contrevents 

pour écrire sur le blanc pacifié

un calme enveloppe alors

les épaules et les jambes 

circulation tranquille mais vibrante 

du corps enfin bercé de soi 

yeux mi-clos les vocables gravent 

leur chemin arraché au chaos 

des jours bousculés 

où la prose brouillonne encombrait 

le rêve avance alors grandi des obstacles

purifié des scories grinçantes des heures creuses 

et remplit de sa griserie tamisée 

la page miroir où le poète s’éjouit de chanter

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