notre déclin

je vois dans l’oblique éblouissante 

la plus petite brindille 

sur le fond bleu des herbes

le rayon va jusqu’à percer les troncs à l’extrême des terres

des vitraux grincent entre les branches

la jeunesse du jour a passé déjà 

jonchée aux semelles

l’aventure froissée 

des feuilles d’ici se reproduit vivante 

oh ce doux déclin qu’on aime tant

car c’est le nôtre au miroir 

inexorable tranquillité des teintes 

du visage et des nombreux bois de chez nous 

l’angoisse se pare comme nature 

et dans l’allée qui mène au manoir

on envisage son futur en paix 

puisque tout nous ressemble

les êtres sont fils et filles d’octobre

et puisque les arbres tiennent 

nous tiendrons 

pas après pas à l’allure de l’automne 

(naissant nous savions que l’octobre un jour serait)

que les aubes chaudes tièdiraient 

puis se glaceraient un matin 

de solstice au bout du voyage d’hiver

quand le mendiant tourne sa vielle