mémoire

ce vertige des printemps

te souvient-il des essaims de primevères

et de ton bras qui s’enroule aux épaules

il y avait des appels aux vallons en reverdie

des battements accélérés aux poignets

et la peur de déplaire au si fin des sourires

lèvres furtives puis pressées bien en face

le parfum des violettes montant des rosées

la respiration me faut d’y songer

pourquoi les rires ont-ils décru

souviens-toi j’avais toujours un biscuit

brisé sous papier transparent

tu tournais tes yeux verts

lèvres en avant silence

on écoutait le dialogue du vent et des coqs

nos peurs d’aimer évanouies nous attendions

debout que l’un de nous se pose

au pied du pommier allégé de ses fleurs

les herbes ont repoussé

les traces de nos corps ont coulé dans les octobres

j’ai encore semble-t-il l’impression de tes bagues

sur mes phalanges crispées

au loin des tronçonneuses enragent encore contre des arbres stoïques

on dirait que le temps des caresses a passé

mais ces oiseaux d’avril enfuis dans le ciel gris

t’en souvient-il