l’instant

l’instant a son déclic
pas sur la dalle
manche de peignoir qui glisse
esquisse de sourire au fond du bol
la gorgée de café a longé les cordes vocales
et j’ai soupiré des paroles
un chant – trois notes – m’est venu
début de rengaine
la mémoire – la belle affaire – obéit avec ses poussières et son moulin salé

inexorable temps
fais-moi une cérémonie inaugurale
et que le jour turquoise lève son soleil aux pépiements

tu vois dit le temps
je te fais des aubes qui valent de vivre
janvier bientôt
ça pince ça mord ça croque neuf
quitte ta peau
et oublie-moi
auprès du feu fabuleux
où l’on écrit des poèmes qui chantent l’antan