les migrateurs

je chercherai en mars
un chemin mauve
qui passe par les lilas
au calvaire du carrefour
campé contre les prés
les grappes expédieront
leur présence vers le ciel
les oiseaux de passage
iront sur l’azur blanc
et leurs froissements
pages qu’on tourne
porteront leur mystère
vers le futur

l’apesanteur des cigognes
dira le suspens du temps
frémissement fécond
vers le septentrion glacé
ma voix déverrouillée
murmurera par devers soi
cet air des forêts
où les fumées finissent
le soir à bicyclette
dans la caresse de l’asphalte
je me conterai en secret
l’aventure des migrateurs
vers le futur