le vertige

du haut de la cité
la joie rayonne jusqu’à l’horizon
les bras ballants
et l’allegro des jambes légères me surprennent
le feuillage nouveau annonce des murmures
étreintes de frondaisons serments de halliers
sous un premier soleil d’acier
aux boulevards en contre-bas on s’effleure tissus sourires
gracieusetés du salut frénésie des appels
et le caniveau et l’avenue filent
captent retiennent puis renvoient
des gris bleus pour le tapis des pas
quand la ville d’en bas déshabille sa hideur bétonnée
et fait danser ses réverbères
qui cannes à pêches nocturnes
penchent plein jour leurs chefs aux oiseaux assoiffés
je me love contre le muret dominant
il se fabule des bijoux de joie pure
horizons symphoniques de marqueterie mille couleurs
puzzle amusé pour le regard aigu
je plisse les sourcils et supplie
les lointains d’abandonner leur charme
(laissez moi respirer)
pour conserver à mon intimité
vertige de vivre
la tiédeur protectrice de mon corps exposé