le pays de partout

j’avance funambule
sur un cable un peu fragile
manière de pointillés inexorables
je néglige le point final tout au bout là-bas
en cet étrange pays de nulle part
que je ne verrai pas
je préfère observer l’avance des nuées
prévoir le temps qu’il fait à défaut de l’autre
patauger sous la pluie
prendre garde aux ornières
c’est ma voie privée oui
mais je me demande si je ne me suis pas fourvoyé
taillis bosquets hêtres chemins de halage
le canal droit vers l’horizon
tiens c’est celui de l’enfance
c’est un autre et c’est lui pourtant
jadis au long de l’eau
les cimes se hissaient jusqu’aux pluies
les peupliers étaient cent couleurs
alignés sur le fil de mes rêves
ils étaient changeants joyeux frémissants
en cet automne leur majesté s’émousse d’avoir trop balancé
arêtes qui se taisent en ligne
j’ai beau pousser mes pas
les chuchotis d’été
étouffés sous les feuilles
s’endorment sous les semelles
j’ai bien peur que l’hiver monotone etc

allons allons
songe à ces printemps qui t’attendent
au pays de partout

2 réflexions sur « le pays de partout »

    1. Oui, je les aime beaucoup ces deux volumes car au fond ils sont bien traduits et proposent vraiment les textes importants du romantisme allemand. Pour Kleist j’aurais mis davantage de textes en prose mais bon… tout le problème des anthologies!
      Je vous souhaite également une bonne année et excusez mon relatif retard. Portez-vous bien!

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