la rose(2)

vitalité de la rose
qui se permet tout
encore éclose en décembre
(la vie a de ces remuements)
elle se fiche des mois des lunes
la crudité des temps ne l’effraie pas
sa sève monte incongrue
son éclat – poésie – est inaltérable
incohérence des belles saisons
qui crèvent sous nos pas
la rose prie de toute sa corolle
sourit au voisin – moi – qui regrette au balcon
la fin brutale du jardinier
(son corps s’était usé à lui sarcler le pied)

ah la rose tu peux prendre la pose
comme à moi le poème
tu dois tout à cet homme
comme à moi

au fait je songe que
coupée
ta présence rouge
ferait merveille sur son marbre violet