la neige

nous irons au ruisseau
là où tout commence
du cresson glacé aux peupliers profus
ce que nous toucherons
sera neuf comme la truite élégante
ou l’enfant qui dort à la source
ma peau ta peau
nos battements qui font le temple
des églises aux cathédrales
beautés majeures
nous serons au bon vivre du vin
nous serons au privé des chambres
nos voix chantant l’essentiel

nous monterons sur la colline adulte
cette déraison qui croit
puis l’âge allant et venant
le tapis des pas
dira le labyrinthe des hasards
dés jetés ici et maintenant
au croisement des rues
nous nous étonnerons d’être au présent
mains chaudes yeux dévorants
cheveux mille fois lissés des paumes
jusqu’à se couvrir de cette neige
que l’on redoute tant
alors qu’elle est si douce à survivre