il y a toujours un mai

lorsque les fruits poindront

il sera toujours temps

de croquer l’essentiel

mais le mois qui compte 

est celui d’aujourd’hui

quand tout est à venir

lumières chants poussées folles

rien de pire alors que les orages

de pluies de vents

qui punissent le sol d’avoir donné 

jonquilles coquelicots déjà

et bourgeons éclos de blancs poudrés

tout est à terre

c’est le deuil de mai

ne prenons pas le temps de gémir

de faire non en secouant la tête

les repousses ne cessent pas

ce sont mille appels

il était peut-être bon de renaître

un chant plus fort s’annonce alors

l’aigle est au futur

dit le poète

la recroissance vaut bien cet amour

on se fait tendres soudain

attentifs à la brise qui ne mord pas

nous sommes les enfants d’après l’orage

je vous l’ai toujours dit

la vie peut se faire douce

vous ne me croyez pas

vous allez voir