fièvre 41 musique d’antan (juin 2020)

musique d’antan

la comédie légère où l’on échange 

l’argent compté les bonjours les bonsoirs 

les paumes qu’on serre 

la fluide musique des lèvres 

qui pousse les jours aux quatre vents 

les semaines les mois 

cette poussière glissant par les doigts 

le silence qui suit 

où hébété on se découvre au miroir 

noirci sous les harnais du commun

on a vécu pourtant là aussi 

il semble que cette allure soit même essentielle

glissement dérive emballement banal 

et les passions qui mordent au fictif

et les coeurs qui écoutent les voix 

il faudrait songé-je des poèmes qui engagent le corps 

te souviens-tu des glas d’après-guerre

ils vibraient autrement  

la terre réengagée au rythme des saisons 

cognait à chaque pas contre la craie 

c’était avant le confort 

les doigts crevassés empruntaient à l’hiver 

le rouge brûlé des neiges 

le dégel empoissait les semelles

et c’était ça l’événement

la peur se mesurait à l’acide des nuits

j’allais alors par le chaos

heureux des aventures

par la ville en ruine 

puis un après-midi de juin

je découvris la musique instrumentale 

  • souffler c’est jouer – 

manière de raffinement neuf 

dont les notes m’enchantèrent vite le corps

j’étais libre