fête 3 et 4

fête 3

l’avance est belle quand on est deux 

leurs mains ignorent le vide 

et leurs jambes au sommeil se mêlent

la peur s’évapore

rien ne résiste à la voix de Magdala

jardinier il ratisse les notes au gré 

collecte les mots de terre pour lui et de chair pour elle

sans elle le voyage eût été vain

 à la recherche d’un lieu qui inspire 

le piano seul était son viatique 

il adore le confort des auberges d’automne

mélancolisant à travers elle il admire 

la chanteuse gorgée d’estimables rengaines

qui éteint les effrois des crépuscules d’octobre 

Fête 4

il constate soudain qu’un an s’est écoulé

depuis sa sortie de prison

les feuilles d’un brun lisse introuvable ailleurs 

luisent sous les réverbères 

il revit la montée des succès 

les enregistrements de Magdala

les signatures de disques  

lente victoire sur leur dérive 

les échos par milliers des je t’aime posés

du bout des doigts presque rien 

au diapason des égarés du temps présent

il aime la voir éblouie aux avant-postes 

le cherchant dans la foule  sans le voir

le voyant quand même en fermant les yeux