elle

elle remercie partout où elle passe

ses yeux brillent

ses robes dansent selon les jours

j’aime parfois les grises

tout compte fait

elle me salue toutes les aubes

son regard me demeure en mémoire

il est vert il frissonne

ses cheveux sont au vent

je ne sais dire s’ils imitent les cimes

des chênes ou des hêtres

car son rire est le même

une fois vue on ne l’oublie plus

ma mémoire dans la glace de nuit 

la cultive et son visage me bouge

de partout me couvant

me bousculant aux instants

où le temps file en mélancolie

elle a beau dire qu’elle est insaisissable

il lui suffit d’apparaître 

pour que le corps entier me batte 

elle m’illumine de l’intérieur

je demande tout sourire aux passants 

s’ils l’ont vue

mais (surtout s’il pleut)

leurs imperméables me tournent le dos

je rayonne dans le vide 

à sa seule évocation

je m’étonne de sa splendeur évanescente

qui la fait si emballante

elle est folle

mais c’est elle 

c’est la vie

2 réflexions sur « elle »

  1. Que c’est beau, Raymond, cette danse. Mystère de cette beauté là, cette aspiration, cette profondeur. Très émouvant poème, miroir de qui vous êtes. Si proche du réel, mille et un reflets… Si je l’approche, il s’évente lové sur son énigme troublante. Le lire lentement en silence c’est reprendre confiance. Présence double du poète et du lecteur. C’est le présent…

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