août

touffeur magnétique de l’août

les chaleurs vont creuser rides et sillons

au très beau milieu s’avance 

poudrée de regrets

Marie qui clôt les clartés

le bitume fond sous les talons

et les paroles s’étouffent une fois dites

le banal même s’émiette

dans la longue vacance

où l’on s’habille de rien

ça manque un peu de sourires

l’ennui peut-être

ah voilà enfin

la plage

quand l’écume vient me saisir

une joie froide 

ah l’ envie de crier 

mon corps constate folie 

qu’il vient de cette immensité 

mer et mère chantent en choeur

contre ma peau 

ça monte aux joues poisse les cheveux 

roulé dans la farine de l’écume 

où  je surnage en crachant sable et sel 

je suis Robinson rejeté 

sur l’île surpeuplée des parasols

bonheur de se sécher 

ma chair glacée se glisse à l’étroit

entre mille corps

et se console sous le souffle

incontrôlable de l’énorme grand large