croisant la brise des roseaux
je me prends à penser
que le sifflet du vent
capté au plus apaisé du lac
a ses gammes balancées
élancements de la saison
approuvés par les ridules des eaux
où couvent les colverts
c’est le signal d’un nouvel amour
germé sous les pas alertes
de chevreuils tout proches
c’est alors que perdu dans la forêt qui abrite
les voiliers lointains
la peur soudain me prend
du minuscule destin soufflé
puis presque hélas joué
encore un printemps
mais des foulques s’échappent des berges
bonheur d’un élan courage
cette joie d’être debout
face à mon ombre reflétée
sur les flots
où des carpes veillent à nos destins
elles s’agitent puis baillent me voyant
harmonie apaisante des bêtes
qui fourvoie cette mélancolie
qui allait me gâcher
ce début de saison
face à la splendeur
de l’émail du lac de l’Ailette
aux mille reflets