10 réflexions sur « petits poèmes d’été 25 »

  1. Ce trop de chaleur vécu par les passants de cet été se dissout en cette mi-septembre. Retour des matins frais, des brumes, des nuages, des odeurs de terre mouillée.
    Les oiseaux épuisés d’été ont couvé non leur fièvre mais leurs œufs. Pepiements voraces et gorges rouges pour appeler les parents nourriciers.
    Donc l’eau chlorée des piscines… Je pense aux grandes toiles bleu-piscine de David Hockney.
    Et la nef fraîche de la cathédrale.
    Nous allons vers le solstice que vous craignez, porteur de nuit.
    Bientôt vos poèmes feront labours.

    1. J’aime le solstice “porteur de nuit” et “vos poèmes feront labours”.
      Qui ne redoute pas l’approche de la nuit ne sait pas vivre.
      Nous voici sur la bascule du temps et nous allons souriants, contant des affaires d’autrefois avec parents et enfants et la vie qui a franchi les ponts par des détours que l’on porte pour soi sans en dire un mot au plus loin de l’an. Il va falloir s’y faire: nuits longues donc, rêveries infinies dans la pénombre, doré des remembrances, douleurs diverses en bandoulière, mais joies aussi et calme tout compte fait. Sérénité est le chorus en quatre temps qui se prend à imiter nos saisons. Nous irons loin.

  2. https://youtu.be/C4iR9WJJ–U

    Je viens de mettre chez Soleil vert cette vidéo extraordinaire d’un extrait du poème de T. S. .Éliot “La Terre vaine”. Ce même poème que nous avions lu face aux tombes des soldats sur le chemin des Dames, moi en français toi en anglais.
    Il se trouve qu’un extrait de ce poème est choisi par Iain M. Banksy pour ouvrir son roman “Le sens du vent”.

    1. extraordinaire, oui. Il est étrange de faire des souvenirs; on les fabrique par votre intermédiaire et cela fait retour à chaque fois qu’on y retourne. S’ajoute alors au souvenir des jeunes gens, le souvenir de notre récitation. Je crois aux voix qui se mêlent, TS ELIOT, bien sûr mais la nôtre aussi. Votre français et mon anglais trébuchant.
      Au lieu de laisser l’indignation prendre toute la place, c’est le silence qui courut sous les mots qui demeure.

      1. Oui, je me souviens. Vous avez posé un petit caillou sur une croix pour honorer la présence d’un soldat juif. Cela m’avait émue.
        Mais ce silence et toutes ces croix et plus tard le bruit des canons au mémorial qui roulait dans le paysage.
        Avez-vous envoyé à Soleil vert les photos des statues géantes, si belles qui évoquaient la présence dans les tranchées des tirailleurs sénégalais ?
        Votre amie nous a fait entrer dans la petite chapelle bien émouvante.
        C’était une journée difficile…

        1. Le cimetière de Cerny et son silence, avec pour seule harmonie déchirée le vent intarissable contre les croix; nous étions entrés dans cette cathédrale en plein air sans demander la permission, d’où le grincement qui demeure à la porte d’hier, un peu huilée pourtant, solide acier qui nous permit d’entrer. Puis l’approche lente précautionneuse où l’on se demande si nos pas sont dignes de ces enfants morts à l’orée de l’âge adulte. Après le dépôt de la petite pierre douce, galet immortel, sur la plaque de notre ami, je n’ai pas osé vous dire la musique qui m’a hanté: j’avais seize ans, au cimetière militaire de Rethel, nous avions joué avec l’harmonie municipale ” La Mort d’Ase” de Grieg, et posant le galet, la musique est revenue à la note près; c’est un air refrain, d’une tristesse insondable, qui se répète comme un murmure égal, l’écart entre les notes réduit au minimum. Je ne pouvais pas le chanter. C’est alors que vous avez sorti je crois le texte de TS Eliot. Les mots murmurés français anglais ont fait office de…
          c’était apaisant. La parole pouvait à nouveau s’élever. Il m’a semblé que le jour était revenu.

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