Octobre: la loi du corps

Quand octobre bascule sous le jaune perché des nuages, chaque aube mouillée me semble autant de crépuscules. Rien ne parle plus que le vent et le fouet des nappes entortillées dont quelques gouttes glissent parfois jusqu’à ma nuque. Ma main fièvre hésite à recueillir les fruits des rosiers nains. Mon dos lance sa rouille contre mes omoplates. La loi du corps dit qu’elle commande et que je ne suis plus libre de ressaisir ni la rose en survie ni le jour qui s’incline. Vers le soir j’ai de la peine à dire oui.