le livre à venir (32)

Sur le Chemin je pense à vous. Je ne devrais pas, je devrais penser à vivre au présent. L’un n’empêche pas l’autre c’est vrai. Vous vous interposez un peu entre la splendeur de l’automne qui brunit le paysage et mon esprit vagabond qui vous revoit mourir sous l’oblique grinçant et si doux du soleil d’octobre. Vous entendez comme c’est joli: octobre? Des pommes fraîches tombent et roulent sur la peau des terres fertiles puis se brisent au Chemin. Le vent afflue contre les feuilles qui rouillent lentement au feu de la saison. D’innocentes noisettes grêlent sur vos sépultures. J’arpente vos champs de croix qui barrent fleurs et fruits, tandis qu’au bout du Chemin, debout, je m’arrête, tout à votre écoute. On dirait que je vous attends.
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2 réflexions sur « le livre à venir (32) »

  1. Je vous suis toujours même si je reste muet.
    Il y a quelques années, quand mon père était encore valide, je l’aurais entretenu de vos écrits. Il exerçait des responsabilités dans le monde Ancien Combattant et on aurait pu diffuser ces textes à plus large échelle encore.

    Bien à vous

  2. Nous sommes passés de l’histoire à la légende après le centenaire. Donc c’est affaire de style, de chant, de manière. Se souvenir de 14-18, c’est chanter. La bascule de 14 on a fini de la manier(moment capital de notre occident), désormais on peut songer à ces jeunes gens (ils cessent enfin d’être “poilus”) comme à ce qu’ils furent: des JEUNES Gens. Comme vous et moi le furent. La plainte des suppliants nous revient; toute l’antiquité grecque nous a donné les moyens de le dire, de le chanter. C’est sagesse. Je comprends parfaitement ce que vous dites de votre père (le mien fut cinq ans prisonnier et ne s’en est jamais remis).

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