la petite au printemps

ce miracle au visage poupin
épouse à merveille le déploiement
des feuilles qui guettaient rouge
au creux des sèves endormies

et lorsque la petite aux mains
de marionnette éloquente
vacille de tendresse l’accueil
du matin déplie tous ses pétales

sous le vent un peu frisquet
le souffle de petite s’arrête
ses pupilles cœur visible battent
au ras des joues du monde

elle appelle contre les volets
qui grincent et crient à neuf
accueillant dans l’air les arias
roulées des tourterelles graves

sa peau invite la douceur
et c’est du fond du corps
que nos lèvres insuffisantes
touchent son cou de satin

aux frissons trop hâtifs des bises
glissées entre les branches nues
elle répond par la demande
farouche d’une pression des bras

du sérieux à l’éclat son humeur
traverse des univers successifs
c’était un soleil et le ciel s’aigrit
dans le même soupir esquissé

les ramages de la belle saison
sont lancés sans partage
et ses sourires creusent au large
des babils qui hantent les années

http://lenep.com/jepeins/2010/01/26/le-sommeil-de-petite/

la petite

Une réflexion sur « la petite au printemps »

  1. En 1947, l’éditeur suisse Mermod (pas Mermoz) proposa à Colette de lui envoyer régulièrement un bouquet de fleurs à chaque fois différentes ; Colette, en contrepartie, ferait le “portrait’ de l’une ou l’autre de ces fleurs. Le résultat fut un petit recueil qui parut en 1948 sous le titre “Pour un herbier” à Lausanne, dans la collection “Le Bouquet”
    Vous fûtes un admirable professeur d’allemand, et moi une bien piètre élève.
    Si vous le souhaitez, répondez-moi directement,
    Votre admiratrice… parmi d’autres, ai-je crû discerner.

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