il me rôde un chemin
qui tourne sans trop
mes vrais et mes faux pas
y sont recensés joyeux
cascadant au long du vieux flot
j’ai parcouru gravier nu
ses avals cruels
où le lit chante parfois
et se fourvoie aussi
sur le sentier herbeux
je suis de loin les poissons
qui luttent à contre courant
sur place merveilleux
l’effroyable de la descente
défait par eux à cet instant
faire c’est résister
j’ai maraudé ici et là
les fruits de mes réussites
un pas puis deux
cette pente qu’enfant j’adorais
mes poumons qui débordent
mon chemin qui s’ouvre encore
et encore
non je ne cours plus
ma joie n’est rien d’autre
que le chemin de l’instant
large vie contre la berge
l’eau douce me revient
chaque seconde
ce sont de belles années